Leçon de mon père pour gens pressés
J’avais 25 ans et tous les signes d’un début de grossesse.Au programme : une randonnée avec mon père, en deux jours, sur la plus grande montagne de notre région en Suisse. Une montée respectable, avec un dénivelé de 1500 mètres. C’était la première fois que j’avais l’exclusivité de mon père pendant si longtemps et j’étais passablement énervée, alors pas question d’annuler, enceinte ou pas. Voir les éléments de la leçon Mon père, âgé alors de 63 ans, ouvrait le chemin et donnait le rythme. Au début, je croyais qu’il faisait une farce. Il marchait d’une lenteur désespérante. Moi, l’impatiente, je trépignais derrière. « Ce n’est pas possible, je vais devenir folle à traîner dans le sentier à cette vitesse !» Mais j’étais aussi bien consciente de la rareté de ces moments avec mon père et je m’abstenais de faire des commentaires ou de le dépasser. De toute façon, j’en étais certaine, il finirait par prendre son erre d’aller plus « normal ». Il n’en était rien. Il a maintenu ce rythme du début à la fin, progressant par petits pas.
Je m’étais heureusement calmée en cours de route, l’exigence grandissante du sentier aidant. Lorsqu’il a fallu enjamber un escalier branlant, en cordes, dans un passage particulièrement précaire, mon cœur s’est mis à battre la chamade. Devant moi, mon père progressait sans hésiter, gardant toujours son rythme. Pas question d’avouer ma peur des hauteurs et encore moins de demander de l’aide ! Que penserait-il de sa fille, si elle avouait sa trouille dans l’épreuve ? J’ai réussi à franchir ce passage, mais j’étais dans de tout petits souliers.
Petit train va loin
30 ans ont passé depuis cette expédition, et mon père est maintenant décédé. Cet été, par une belle journée de juillet, j’ai escaladé le Mont Mansfield au Vermont. Ça faisait une dizaine d’années que mes pieds n’avaient pas foulé ce sentier et j’avais peur d’affronter ses exigences. Mais mon père était avec moi. J’ai décidé de faire l’essai de sa technique de la lenteur et des petits pas, pour la première fois. Je n’avais rien à perdre. Ce que je craignais le plus, c’était d’avoir à faire les très grands pas que demandait le chemin rempli de gros rocs, ils me fatiguaient beaucoup. Auparavant, avec ma nature intrépide et compétitive, j’avais l’habitude d’attaquer les sentiers de front, à grands pas, pour avaler la distance et la dénivellation au plus vite, avec beaucoup d’efforts. Je me poussais sans même m’en rendre compte. Mais le temps a fait son œuvre et aujourd’hui, je n’ai plus la même énergie brute. Ma vieille méthode est devenue désuète.
Heureusement, quelques leçons de vie m’avaient appris entretemps les vertus de la lenteur, de la patience, et de la douce persévérance. Cet été, j’ai donc tracé un tout autre sentier. Et j’ai eu une expérience totalement différente : j’ai découvert une nouvelle façon de randonner, rien de moins ! L’ascension s’est faite si facilement que j’en suis encore ébahie.
Et voici les éléments de la leçon de mon père, appliqués au domaine professionnel :
Ralentir son rythme
• | pour garder toujours une réserve d’énergie |
• | pour avoir une vue d’ensemble |
• | pour prendre de meilleures décisions |
• | garder un rythme constant et régulier, éviter les rushs |
• | Découper les étapes importantes en plusieurs petites actions simples |
• | Faire des pauses régulières pour se reposer et admirer ce qui a été accompli, et le paysage |
• | Contourner les obstacles |
• | en cherchant des chemins alternatifs plus faciles |
• | en se servant des irritants comme levier d’appui |
• | Être dans le moment présent, pour éviter la perte d’énergie reliée à l’anticipation |
• | Au besoin demander de l’aides |
• | Garder l’attention sur le plaisir ! |
Et surprise : en deux heures, j’ai franchi un dénivelé de 853 mètres, dont le dernier bout est appelé the nose. Je ne connais personne avec un nez vertical comme ça ! J’ai franchi cette dernière étape à la grimpe, ce qui veut dire, dans mon cas, que j’étais à quatre pattes, concentrée surtout à ne pas regarder en bas! Et je me suis laissée précéder par une personned’expérience rencontrée sur les lieux.
N’est-il pas fascinant que des pas de bébés puissent mener si loin, en permettant de conserver un maximum d’énergie et en épargnant même du temps (temps indiqué pour la montée : 4 h 30) ? Douceur et efficience, les voilà réunis ! Autant de résultats, avec moins d’efforts. Et tout ça, en ménageant ma monture….Quelles sont vos expériences et vos prises de conscience par rapport à la performance au fil du temps ? Merci de les partager ici !
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