3 ingrédients clé pour se hisser au prochain niveau
Une belle journée d’été. Nous sommes deux à nous aventurer sur une Via Ferrata, une des plus exigeante du Québec. C’est une activité entre randonnée et escalade, ouverte à tous, selon leur publicité (je suis tout à fait en désaccord), puisqu’on est accroché à un câble en tout temps.
À l’arrivée, un mur vertical haut de plusieurs centaines de mètres se dresse devant nous, et je vois des personnes suspendus au milieu. Je détourne le regard rapidement. Ma collègue, connaissant ma peur des hauteurs, me demande si je pense être capable d’envisager l’activité ?
J’ai une attitude qui marche bien quand il s’agit de décider jusqu’où je vais dans un challenge : je m’abstiens de juger la situation, et me dis qu’en temps et lieu je saurai exactement quelle décision prendre. Alors pas de précipitation. De toute façon je n’ai rien à prouver à personne et il sera toujours temps d’avoir peur et de reculer. Pendant que je profite d’une baignade dans le lac, je reste sur le neutre.
Le lendemain matin, le guide demande à chacun du groupe son niveau de stress. Personne ne semble énervé. Eh bien, je dis haut et fort que j’ai peur. Oui, oui, moi, la grande aventurière, j’ai peur ! Ça me fait un bien fou de l’avouer publiquement. Et je me sens prête à entreprendre l’activité.
Après une tonne de directives et de mises en garde (et avoir signé une feuille disant que si je tombe en bas, c’est à mes propres frais), le guide mentionne que si une personne a des difficultés, elle peut marcher directement derrière lui. Alors je n’hésite pas et me réserve cette place privilégiée.
Avouer mes peurs, et demander de l’aide.
C’est récent !
Assez rapidement nous nous trouvons engagés dans le mur d’escalade. Et encore plus rapidement il devient clair qu’une des personnes n’est pas équipée physiquement pour l’activité – et ce n’est pas moi ! Dans les faits elle sollicite toute l’attention du guide.
À la place de progresser dans le giron du guide, je me trouve en tête, à ouvrir le chemin, suivant ses indications, qu’il donne parfois à distance. Les trois quarts de l’ascension se font ainsi. Il y a des avantages à ma position : je me concentre sur les prises à faire, les mousquetons à changer de place, à me hisser au prochain niveau, je suis dans le moment présent.
Je réalise que le fait d’avoir exprimé ma peur et d’avoir demandé de l’aide m’a exposé à la plus belle position du groupe, celle d’être en tête une bonne partie de l’ascension, et c’est immensément fière que j’arrive en haut, criant ma joie dans la magnifique nature.
Des personnes plus expérimentées que moi suivaient plus loin, et étaient condamnées à beaucoup d’attentes.
Jamais je ne n’aurais été capable de réaliser cette ascension seule. Sans guide le défi aurait été tout simplement impossible et inaccessible. Je vois là le rôle du coach, qui amène son client plus loin qu’il aurait jamais cru possible, tout simplement parce qu’il connaît le chemin vers le but.
Mais la plus grande fierté me vient de la suite. À la place de faire la totale, i.e. continuer avec la traversée d’un pont suspendu dans les airs, et la descente en rappel, ce qui correspond pour moi d’un défi tout aussi grand que l’ascension, je m’étais promise que je descendrais en randonnée, tranquillement, et que je résisterais à la tentation de me pousser plus loin. Pour célébrer mon exploit, un à la fois.
Et j’ai tenu ma promesse. Celle d’être douce et reconnaissante envers moi, et d’arrêter de me pousser toujours plus loin, seulement parce qu’il y a une occasion qui se présente, et que certaines personnes le font.
Sortir de l’égo qui veut toujours plus, et qui n’est jamais satisfait. Délaisser l’espace de la compétition, qu’elle soit avec soi ou avec les autres. C’est ainsi que j’augmente la confiance en moi. Que je sais que je peux me fier sur moi. Que ma parole donnée à mon égard a du poids.
C’est avec une certaine émotion que je m’avoue que le plus souvent c’est moi qui me suis abandonnée, en me demandant plus que nécessaire, en étant mon propre ennemi.
Humilité, respect de soi et demande d’aide,
pour se dépasser avec aisance,
sans tomber dans le piège de l’égo.
Et vous, comment savez-vous que vous vous respectez ? Que vous n’êtes pas en train de prouver quelque chose à quelqu’un, à vos dépens ?
Merci de partager vos commentaires !
[socialwrap align="left"] [socialicon name="fb" url="" ][/socialicon] [socialicon name="linkedin" url="" ][/socialicon] [socialicon name="twitter" url="" ][/socialicon] [socialicon name="google" url="" ][/socialicon] [socialicon name="rss" url="" ][/socialicon] [socialicon name="youtube" url="" ][/socialicon] [socialicon name="vimeo" url="" ][/socialicon] [socialicon name="pinterest" url="" ][/socialicon] [socialicon name="soundcloud" url="" ][/socialicon] [socialicon name="instagram" url="" ][/socialicon] [socialicon name="flickr" url="" ][/socialicon] [socialicon name="email" url="" ][/socialicon] [/socialwrap]