Connaissez-vous cette bête noire ?
La dame, appelons-la Louise, occupe la fonction de comptable depuis 1 an, dans un holding qui regroupe 10 entreprises, avec une comptabilité centralisée. Dans plusieurs des entreprises elle est appréciée, et la collaboration est excellente. Il y a par contre des plaintes qui arrivent d’ailleurs. On lui reproche des erreurs, des erreurs dont elle n’est pas toujours responsable. Les mauvaises langues se multiplient, au point de devenir harcelantes. Et ça fonctionne : peu à peu, elle perd sa confiance en elle, elle sent sa tête mise en jeu.
Heureusement, il y a son patron qui croit en elle, et qui la protège, mais il est très peu disponible (il cumule plusieurs fonctions et travaille 16 h par jour), alors qu’elle a un besoin criant de soutien. Ils prennent rendez-vous ensemble, elle se prépare par écrit, car elle est très rigoureuse, elle a hâte….. et voilà qu’il y a des imprévus « plus importants qu’elle » qui font avorter l’échange. Ça la met tout à l’envers, et il lui est même arrivé de pleurer, sans qu’elle puisse s’expliquer pourquoi.
Lorsqu’elle m’appelle, sa tension est au maximum. En décortiquant la situation avec elle, il devient évident qu’elle a une hantise d’être prise en défaut, d’être jugée incompétente. Elle fait tout pour ne pas se sentir incompétente, même travailler la fin de semaine. Voulant bien faire, elle se perd dans des détails, et le stress aidant, il lui arrive effectivement de faire des erreurs. Même si elle se démène, sa hantise se matérialise, et les critiques et les remises en question à son égard vont de plus belle.
Que se passe-t-il ?
L’incompétence n’est pas un sentiment, ni une émotion, même si nous nous sentons mal en sa présence. L’incompétence est un jugement, une interprétation que nous faisons d’un fait, ou d’une situation. Ce n’est pas l’incompétence qui fait souffrir Louise, mais quelque chose qui se cache en dessous. La preuve : le terme « incompétence » résonne en elle, mais elle reste tendue et le hamster continue à tourner à vive allure dans sa tête.
La vraie cause de sa souffrance, c’est la peur. La peur de l’incompétence, la peur de ne pas être à la hauteur, la peur de manquer de temps, la peur d’être prise en défaut, la peur de ne pas y arriver, la peur, la peur, la peur.
La peur est une bête noire qui fait peur;-)
Dès qu’elle touche à cette émotion, sa tension et son stress tombent, et les larmes lui montent aux yeux. Elle fait face à la bête noire, qu’elle a fui de toutes ses forces, et le résultat est immédiat : sa peur rapetisse, se dégonfle. Et elle retrouve ses esprits et son énergie. Comme par magie !
Qu’est-ce qui l’a aidée à sortir du rôle de victime ?
Voici quelques éléments :
- Mettre un STOP à la résistance et à la lutte
- Observer la situation de façon neutre
- Prendre conscience des faits
- Accueillir les faits sans les juger
- Vivre l’émotion sans la juger
- Observer la baisse de tension
- Retrouver un état de clarté et de maîtrise
- Affirmer une nouvelle intention
Bien entendu, tout n’est pas réglé dans sa situation, mais le fait de nommer ce qui lui arrive (situation extérieure, ses réactions, jugements et émotions) comme des faits neutres et observables lui permet de prendre une saine distance, et de retrouver ses esprits. L’évacuation des émotions soulage et libère le stress et la contraction accumulés, et rétablit la circulation d’énergie. De plus, l’affirmation d’une nouvelle intention l’aide à se sentir beaucoup mieux et à reprendre pouvoir et hauteur.
Et à partir de là, les choses redeviennent possibles.
Je crois profondément que toutes les situations dans nos vies servent à nous faire grandir en conscience, en puissance et en sagesse. Combien de combats perdus d’avance menons-nous ? Le perdant – car dans les luttes et les guerres, ça en prend un – c’est le plus souvent nous-même.
Êtes-vous actuellement pris dans une lutte stérile qui plombe vos élans ?
Quelle est selon vous la meilleure façon de sortir d’une impasse de style «bête noire» ?
Merci de me communiquer vos expériences !
Heidi